L'atelier
Au début, la terre.
Matière première entre toutes, la terre est le cœur du travail de céramiste. Son contact renvoie à l'enfance et aux jeux de modelage que nous avons tous pratiqués, entre pâte à modeler et sable sur la plage, on a tous des souvenirs enfouis de ce toucher de la matière. Son travail est avant tout ludique puis on ajoute du savoir faire à la créativité. Le grès de Saint-Amand, le grès blanc Omaha et le grès noir PRNI sont les trois terres que j'utilise au studio entre tournage et modelage.
Le travail de la terre.
De toutes les pratiques du travail de la terre, le tournage au tour est sans doute la plus intéressante visuellement parlant. Elle impressionne souvent le non pratiquant et certains tourneurs réalisent des prouesses appréciées des plus avertis. Pour ma part, le tournage révèle tout son intérêt dans une pratique spontanée, il permet de conserver cela apparent une fois la pièce finie, de garder perceptible un élan dans le geste. Le modelage quant à lui autorise une construction des pièces plus lente, la possibilité de poser un regard attentif sur ce qui se crée.
Émaillage et cuisson
Cet art à part entière qu'est la recherche d'émaux peut sembler fastidieux. Ce travail est très éloigné de celui de la terre. Il demande une énorme connaissance technique et de très nombreux tests. Je développe mes propres émaux au studio Noir de Cobalt afin de maîtriser toute la chaine de création de mes pièces, jusqu'à la cuisson haute température. Les composants que j'intègre moi-même me permettent de m'assurer de la non-toxicité des pièces à destination d'un usage alimentaire. Mes recherches de recettes d'émaux s'orientent ainsi, d'abord la tonalité chromatique que je souhaite appliquer à une pièce ou une gamme, ensuite l'aspect au toucher que je veux obtenir selon l'usage, un mat pierreux par exemple sera évité pour une assiette car il apporte un contact désagréable avec les couverts et enfin les effets de matière et de nuances que seul l'émail peut offrir.
Le bois s'invite
Le travail du bois fait partie à présent de la vie de l'atelier. Je me réserve de nombreux moments afin de façonner des cuillères en bois, qui se marient à mes céramiques.
Depuis tout petit, le bois à toujours eu une place dans ma vie. Fils d'ébéniste, j'ai grandi dans l'atelier, la tête dans les copeaux et les mains dans la sciure. Aujourd'hui je me retourne vers lui et prends un plaisir incroyable à le façonner aux couteaux et à la gouge. Je travaille autant que possible des bois de récupération (parfois exotique) et des essences indigènes (chêne, tilleul, bouleau...), afin de ne pas participer à une déforestation sauvage et lointaine.
